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Calendrier des Arbres

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original

 

Il faut le préciser ...  

Il n'existe aucun élément historique ou archéologique sérieux qui pourrait laisser penser que les Celtes disposaient d'un calendrier fractionné en périodes portant chacune le nom d'un arbre.
Il en découle que les  multiples versions du "calendrier celtique des arbres" ne peuvent trouver  leurs origines  que dans les domaines de  l'imaginaire, du mysticisme  ou de la poésie.

Ceci n'interdit nullement de traiter de ce  thème pour célébrer les Arbres et  les Celtes dans des oeuvres de fiction.
Selon que l'on sera barde, mage, astrologue, chaman, écologiste paganisant  ou simplement poète,
les Arbres, chargés de symboles, seront là pour cautionner les théories les plus extravagantes ou susciter des émois subtils. 

Dans tous les cas les Arbres inciteront  aux rêves  et c'est là chose heureuse.

Cependant il est regrettable que des  littérateurs "scientifiques" réputés sérieux,   oeuvrant à titre privé ou dans le cadre d'organismes publics,   se réfèrent naïvement à ces calendriers de  galéjade pour agrémenter leurs écrits.
Nul doute qu'ils devraient  mieux vérifier leurs sources avant de compiler des balivernes
et entraîner leurs fidèles lecteurs dans de coupables mystifications.

Sinon arrivera le jour où, hypnotisés par les luminescences d'un savoir perverti et colporté avec inconséquence,
nos enfants engloberont allègrement dans les mêmes géographies
Athéna et La Castafiore, Odin et Spiderman, qui , je l'affirme, ne se sont jamais rencontrés,
même  pas le troisième jour du mois de  l'Aulne,  qui est celui de l'équinoxe de printemps ....


Les différents calendriers celtes.

Débrouiller l'écheveau
des calendriers celtes n'est pas une sinécure ! 

 

La majorité des calendriers celtes  dont on retrouve des traces, sont luni-solaires  car l'agriculture étant une activité majeure, tous comportent des particularités pour synchroniser périodiquement le calendrier d'inspiration lunaire avec les cycles des saisons régis par la marche du soleil.

De ceci découle une constatation simple : Toutes les fêtes, religieuses ou non, toutes les frontières de "mois",  exprimées ou converties en "système grégorien" sont mobiles, avec des fluctuations pouvant atteindre une dizaine de jours qui est l'écart très approximatif entre une année "solaire" et 12 lunaisons.

Ci-après un rappel (facultatif) de quelques notions générales sur  les calendriers :
L'unité calendaire est le jour. Celui-ci peut commencer à 0 heure, comme dans notre calendrier, ou au coucher du soleil, comme chez les Celtes. Ceci ne modifie en rien la notion ou la durée du jour que tout le monde sait appréhender.
Un calendrier peut s'appuyer sur l'écoulement du temps mesuré par rapport à la course de la terre autour du soleil ; il s'agit de calendrier solaire. Il privilégie la notion de cycle des saisons et  donc les travaux agricoles. (Semailles, moissons).
Il peut aussi s'appuyer sur la course de la lune autour de la terre.  Il s'agit alors de calendrier lunaire. La vision de la lune et de ses phases est particulièrement facile à constater. La pleine lune se voit dans le ciel ; le printemps est moins immédiat à détecter.
Dans les deux cas on se trouve confronté à une difficulté majeure : La durée d'un cycle, qu'il soit solaire ou lunaire, n'est pas un nombre entier de jours. Il y a même une kyrielle de chiffres après la virgule dans les deux cas.
Pour la lune le cycle à considérer est la révolution synodique moyenne appelée aussi lunaison.
Elle dure en moyenne 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,8.. secondes.
Pour le soleil le cycle adéquat est l'année tropique qui dure 365, 242 198 79 jours.
Lorsqu'on veut concilier les deux cycles pour tenter de les synchroniser, les calculs "astronomiques" sont particulièrement délicats. Ils ne mènent qu'à un pis-aller consistant à ajouter ou à retrancher par ci par là des jours ou des mois pour recaler la cohérence du système.
"Notre" calendrier est solaire. Une précision acceptable avec la marche du soleil est obtenue en ajoutant un jour - le 29 février- tous les 4 ans , sauf 3 fois sur 4 lors des années séculaires. L'an 2000 était bissextile mais 2100, 2200, et 2300, bien que divisibles par 4,  ne le seront pas.
Ce calendrier "grégorien", solaire, comporte cependant des éléments issus des cycles lunaires pour fixer les fêtes religieuses. Pâques en est la clé, les autres fêtes mobiles en découlent.

DE L'ARCHEOLOGIE SERIEUSE : LE CALENDRIER DE COLIGNY...

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Trouvé en 1897 à Coligny, dans l'Ain, 153 fragments gravés ont permis de reconstituer une plaque de bronze de 147cm  x  90cm. Elle date du IIe siècle après J.C. et constitue un vestige tardif de la civilisation gauloise. Les caractères  et les chiffres sont des graphismes latins.

Ce calendrier comporte 16 colonnes de 4 mois lunaires   représentant un lustre ( 5 ans). Les inscriptions restent encore imparfaitement interprétées. En dehors des noms de mois d'aucuns y décèlent des noms d'arbres.

Ce document est étonnant de précision. De type luni-solaire, l'année comportait 12 mois de 29 ou 30 jours, avec un mois supplémentaire de 30 jours ajouté tous les 2 ans et demi. Tous les  6 lustres (30 ans)  la suppression d'un mois de 30 jours permettait de ramener à 365,2 jours la durée moyenne de l'année.  Toutes civilisations confondues, peu de calendriers arrivent à une telle précision à cette époque. Il est la preuve formelle que les Gaulois étaient moins "barbares" que les commentaires romains, parfois un peu niais, voudraient l'établir.


UNE DIVISION DE L'ANNEE BIEN ETABLIE ET CONSERVEE JUSQU'A NOS JOURS DANS LES FOLKLORES :

L'articulation principale s'effectue autour de 4 fêtes importantes qui marquaient le début des "saisons" chacune divisée en "mois "


IMBOLC         début février
BELTENE       début mai
LUGNASAD    début août
SAMAIN          début novembre

De nombreux sites donnent tous les détails sur ce calendrier plutôt solaire

ET UN FOISONNEMENT DE CALENDRIERS   DIVERS
A CONSIDERER AVEC BEAUCOUP DE SCEPTICISME...

Ces calendriers ont tous été reconstitués, reconstruits, (ou imaginés) au vingtième siècle.

Le point commun majeur est que tous ces calendriers sont divisés en PERIODES PORTANT LE NOM D'UN ARBRE.                                  

Je reconnais à chacun toute liberté d'expression, les censures me hérissent. Mais je regrette tout de même que des éditeurs de renom impriment  des écrits extravagants sans prévenir en quatrième de couverture ;
ou que des organismes dignes et respectables hébergent sous leur bannière,  dans leur groupement de sites web, des pages hallucinées qui discréditent les travaux plus sérieux de leurs autres locataires...

D'autres points sont  plus critiquables :

Dans les "explications" ils mêlent hardiment des éléments disparates tels que la cosmographie, le zodiaque, l'ésotérisme, la divination, la linguistique, des panthéons divers, des magies secrètes...
Si des éléments subjectifs sont acceptables pour traiter du symbolisme, ils le sont moins pour parler de cosmographie.

On y glane de joyeuses incongruités :

La planète Pluton (qui fut découverte en 1930 !) - des "semaines égyptiennes", des "années tropicales "...  Je passe rapidement sur les confusions fréquentes  concernant les données astronomiques.

On y apprend avec ravissement que "Les druides connaissaient la théorie de la relativité d'Einstein et, si impossible que cela puisse paraître, la bombe atomique".      
Sans commentaire !

 

Les calendrier celtes mentionnant des arbres.

On peut distinguer deux types :

*** Ceux basés sur 13 mois de 28 jours. La référence est celui de Robert Graves.
Avec des arbres et des frontières de mois différents on classera dans cette catégorie
les calendriers de Friedrich Hageneder  et d'Helena Paterson .
Leur origine remonte aux écrits de Robert Graves en 1948.

 

*** Ceux plutôt décadaires,  généralement structurés en 36 périodes,  dont un exemple est donné  dans le tableau ci-dessous.
Les calendriers de Carol Carnac, Edgar Bliss et Michaël Vescoli sont de ce type. Chaque arbre cité peut être attribué à deux périodes de l'année. Le fait que les arbres retenus diffèrent d'un auteur à l'autre n'est pas significatif.
Par contre,  la structure particulière du découpage de l'année mériterait quelques explications  plus convaincantes que les rares commentaires qui tentent de la justifier.
Leur origine remonte aux journal féminin "Marie-Claire" qui en 1970, sous la signature de la journaliste Paule Delsole,  publia  un horoscope celtique vite oublié mais qui devait être exhumé quelques années plus tard. 

 

ARBRE

Début

Fin

Durée

Début

Fin

Durée

HETRE

22-déc

1

POMMIER

23-déc

1-janv

10

25-juin

4-juil

10

SAPIN

2-janv

11-janv

10

5-juil

14-juil

10

ORME

12-janv

24-janv

13

15-juil

25-juil

11

CYPRES

25-janv

3-févr

10

26-juil

4-août

10

PEUPLIER

4-févr

8-févr

5

5-août

13-août

9

CEDRE ou Micocoulier

9-févr

18-févr

10

14-août

23-août

10

PIN

19-févr

28-févr

10

24-août

2-sept

10

SAULE

1-mars

10-mars

10

3-sept

12-sept

10

TILLEUL

11-mars

20-mars

10

13-sept

22-sept

10

OLIVIER

1

23-sept

CHENE

21-mars

1

NOISETIER

22-mars

31-mars

10

24-sept

03-oct

10

SORBIER

1-avr

10-avr

10

04-oct

13-oct

10

ERABLE

11-avr

20-avr

10

14-oct

23-oct

10

NOYER

21-avr

30-avr

10

24-oct

02-nov

10

IF

03-nov

11-nov

9

PEUPLIER

1-mai

14-mai

14

CHATAIGNIER

15-mai

24-mai

10

12-nov

21-nov

10

FRENE

25-mai

3-juin

10

22-nov

01-déc

10

CHARME

4-juin

13-juin

10

02-déc

11-déc

10

FIGUIER

14-juin

23-juin

10

12-déc

21-déc

10

BOULEAU

24-juin

1

 

Mon choix du Calendrier de Robert Graves comme Référence

livre graves.jpg (22895 bytes)

Que penser d'une civilisation
dans laquelle les premiers emblèmes de
la poésie sont déshonorés ;
dans laquelle le Serpent le Lion et l'Aigle
appartiennent au chapiteau du cirque,
Le Boeuf le Saumon et le Cochon
à la boite en fer blanc,
Le Cheval de course et le Lévrier
au pari mutuel
et le Bosquet sacré à la scierie ;
Dans laquelle la Lune est réduite au rôle
de satellite éteint de la terre
et la Femme comptée comme
"personnel auxiliaire de l'état" ?
[...]

Graves est un poète. Son imaginaire est complexe, touffu, parfois délirant mais ce serait lui chercher vaine querelle que de l'accuser de mystification. C'est dans son livre "The White Goddess" paru en 1948, traduit en France sous le titre "la Déesse Blanche, ou les mythes celtes", que Graves traite en préface de la "fonction de la poésie de nos jours" et  sa position, résumée par les magnifiques phrases citées ci-dessus (à droite de la photo du livre), m'a séduit.

Le calendrier qu'il propose est "Honnête". Il en donne les origines et la genèse :

Citons-le : "C'est dans l'Ogygie de Roderick O'Flaherty que j'ai trouvé mention pour la première fois du Beth Luis Nion ou alphabet des arbres. L'auteur le présente [...] comme une authentique relique du druidisme transmise oralement jusqu'à nous.[...] Presqu'aussitôt je m'aperçus que les consonnes de cet alphabet forment un calendrier de magie saisonnière des arbres et que tous ces arbres figurent en place de choix dans le folklore européen."

Graves est tout à fait clair ; "son" calendrier n'a aucun fondement "scientifique" et il le dit.
Ce mois lunaire de 28 jours, qui ne satisfait à aucune donnée astronomique précise,
Graves le considère
"dans le sens mystique de la Lune considérée comme une Femme".
Par ailleurs, lorsqu'il s'agit de fixer les dates de début de mois il écrit au conditionnel :
"On pourra considérer que le mois du Bouleau s'étend du 24 décembre au 21 janvier".

En résumé :
Le calendrier de Coligny atteste que les  anciens Celtes étaient capables de maîtriser les calculs pour établir des calendriers élaborés.
Les traditions orales ont véhiculé jusqu'à leurs retranscriptions (du Xe au XVIe siècle) le fait que les arbres occupaient une place importante dans la civilisation celte et entraient probablement dans  l'élaboration du calendrier.  
Les tentatives récentes  (XXe siècle) pour reconstituer ce que fut le calendrier des Celtes ne sont pas du tout  convaincantes mais réaffirment avec constance la place de l'Arbre-symbole dans la vie de nos ancêtres.

 

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